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Chez Fifi

On trouve de tout ici, suivant mon humeur. De la création plus ou moins littéraire, de la politique (dans un sens relativement large), de la vie quotidienne, des réminiscences du passé. Parfois c'est tellement long que c'est en plusieurs parties. J'aime le mélange de genres, donc on est en droit de s'attendre à tout. Enfin, c'est à espérer...

Mon avis sur Miss France

Publié le 10 Décembre 2013 par Fifi in Au jour le jour

Je sens que vous mourrez d'envie de connaître mon opinion sur l'élection de Miss France. Si, si, je vous assure, je le devine, même si vous n'osez pas le déclarer.

Pas chien, je vais vous donner mon avis. Et pas seulement sur la dernière élection en date (peu importe quand ça pouvait bien être), mais sur toutes ces élections, et par la même occasion toutes les élections du même type: Je n'ai absolument aucune opinion du tout.

J'avais même coutume de penser que ce genre d'"événements" était complètement inutile voire nuisible, mais une anecdote de ma vie tumultueuse m'a fait changer d'avis, parce qu'une fois, un instant, j'ai trouvé ça important.

Enfin, "important" est peut-être un grand mot.

Tout commence il y a quelques années. Allez, à la louche, 25 ans. A l'époque, j'étais jeune, donc, et peu sûr de moi, et surtout très adepte de l'autodépréciation permanente. Je le suis encore pas mal, en fait, mais c'est plus du second degré (enfin, disons, du 1,5e degré).

J'étais en vacances chez mes grands-parents, dans l'Est, là où il n'y avait pas grand chose de nouveau (ah merde ça marche pas) vu que c'était un petit bled. Et du coup, eh ben le bal du 14 juillet, c'était un peu l'occasion de faire autre chose que ne rien faire, et donc c'était tentant d'y aller (d'autant que mon oncle dirigeait l'orchestre qui y jouait).

J'étais jeune, donc, et bien que suffisamment vieux pour être tenté d'y aller tout seul, j'étais surtout trop jeune pour qu'on me laisse le faire. J'y suis donc allé avec ma grand-mère.

Nous étions donc tous deux assis à une table, et je prenais du bon temps à écouter la musique et à regarder les autochtones s'amuser comme ils pouvaient.

J'avais bien remarqué que plusieurs jeunes filles autochtones étaient intriguées par ma présence, moi, l'étranger lointain, et il m'avait bien semblé que l'une d'elles, notamment, eût bien aimé me connaître davantage. Mais je n'osais trop regarder (j'étais timide), et ma grand-mère faisait peur aux dites jeunes filles, et ne fis d'ailleurs aucun effort pour leur faciliter la tâche, soit par sadisme, soit par curiosité, je n'ai jamais trop su.

Il ne se passa donc rien de très croustillant ce soir-là, mais dans les jours qui suivent, nous vîmes passer plus régulièrement quelques jeunes filles curieuses mais intimidées devant la maison de mes grands-parents, et pourtant ce n'était pas très central.

Quelques années plus tard, alors que j'étais venu passer quelques jours chez mes grands-parents, j'étais parti faire leurs commissions (j'étais plus vieux, mais eux aussi), et j'étais passé devant une affiche pour l'élection de Miss Foyer Rural, ce qui me fis ricaner bêtement.

De retour chez mes grands-parents, je parlai de cette belle affiche, sans doute dans l'idée de partager mon ricanement bête avec mes aïeux.

C'est alors que ma grand-mère m'apprit que la jeune fille qui me courtisait à grande distance avait ultérieurement été élue Miss Foyer Rural.

Et là, ma prévision de ricanement collectif se mua instantanément en stupeur. Ainsi, une future Miss Foyer Rural avait un temps jeté son dévolu lointain sur moi?

C'est con, mais l'espace d'un instant, ça m'a quand même vachement impressionné.

Et on a beau dire, s'il n'y avait pas eu cette élection a priori insignifiante, on n'en aurait même pas parlé (et m'en serais-je même souvenu?).

Comme quoi ce n'est pas aussi insignifiant que cela, et ça me referme encore mon clapet aujourd'hui.

 

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