Mon frère (part 3)

L'une des conséquences indirectes de la mort de mon frère fut ma réactivation de projets tous plus ambitieux les uns que les autres.

Par exemple, je viens de passer quatre mois à numériser l'ensemble de ma CD-thèque, ce qui ne fut pas sans mal, notamment à cause des gros méchants de chez Warner, mais j'en parlerai probablement dans un autre article. Maintenant, j'ai fini, et plutôt que de flipper en voyant tout ce temps libre devant moi, j'ai repris deux projets. Ma super-méga partie de Civilization aléatoire (là encore, j'en parlerai ailleurs) et l'écriture en Visual Basic de l'adaptation sur ordinateur du jeu "Meurtre dans l'appartement".

Vous n'avez peut-être (sans doute, pour la plupart d'entre vous) jamais entendu parler de "Meurtre dans l'appartement". Il s'agit d'un jeu de société créé par moi-même il y a fort longtemps (30 ans, à peu près), et progressivement adapté et amélioré par mon père et moi.

Et mon frère, là-dedans? Il joua un rôle important dans ce vaste projet à deux reprises. Et indépendamment, il resta toujours très intéressé par le devenir de ce jeu, m'incitant notamment encore (relativement) récemment à relancer mon adaptation sur odinateur (le premier projet ayant été intégralement perdu lors d'un crash d'ordinateur en 2006).

Son premier rôle fut essentiel, puisque c'est lui qui rédigea la règle du jeu (enfin du moins, sa version initiale). Une règle du jeu absolument inutilisable, puisque rédigée dans son style inimitable, style d'autant plus marqué que c'était l'époque de son adolescence. C'est néanmoins un document essentiel, et je vous en donne quelques extraits pour que vous puissiez vous faire une idée:

"Pour jouer, se munir d'un dé cubique portant tous les entiers de un à six inclus, afin de le lancer à chaque tour de jeu"

"Si, et seulement si, vous faites autant, le coup est considéré comme nul et non avenu, et on recommence la même opération immédiatement"

"Si, et seulement si, à l'étage n, vous arrivez sur une case 'Les policiers attaquent au (n+1)ème étage', cela signifie que les forces de l'ordre attendent l'arrivée d'un malfaiteur à l'étage (n+1). C'est-à-dire que l'adversaire qui vous suit, si, et seulement si, quelqu'un arrive à l'étage (n+1), va mettre en action un pion 'policier', en partant de la case 'Départ policiers' de l'étage (n+1), sitôt qu'un bandit aura quitté la case 'Ascenseur' de l'étage susmentionné, afin de partie à la poursuire du malfaiteur"

Et surtout, un extrait qui deviendra un "gimmick" pour tous les joueurs de "Meurtre dans l'appartement" de la planète (donc surtout mon père et moi):

"Mais, si, et seulement si, un joueur possède déjà cette 'arme', tant pis pour vous, ce coup est perdu"

A part ça, il enclencha (partiellement involontairement) avec moi-même la fameuse "partie interminable" qui ne réussit à être terminée par mon père et moi que plusieurs années plus tard, et encore, comme me l'avoua mon père plus tard, parce que celui-ci avait triché.

Comme vous pouvez peut-être vous en apercevoir, l'existence de ce jeu fut loin d'être anecdotique pour la famille Meyer.

Il est temps de le faire entrer dans le 3ème millénaire, ne croyez-vous pas?

Ca m'aurait bien dit, tiens, de faire une partie avec lui pour tester mon programme.